A lire : BITCHES BREW…
… ou le jazz psychédélique
Auteur : Matthieu Thibault
Éditeur : Le Mot et le Reste
Collection : Formes
Le double LP du trompettiste et compositeur de jazz Miles Davis Bitches Brew – littéralement brouet de salopes, avec un jeu de mot en résonance avec l’expression Witches Brew, la potion de sorcières -, sorti en 1970, marqua une rupture dans l’histoire du jazz et dans celle du rock ainsi que l’avènement d’un genre nouveau, le jazz rock ou fusion. Miles Davis a su tout au long de sa carrière s’affranchir des codes, renouveler ses champs d’expérimentations. La tournure rock et psychédélique prise dans Bitches Brew avait déjà été amorcée dans ses albums précédents, In A Silent Way notamment. Mais c’est Bitches Brew qui véritablement parvient à métisser les textures et les influences. Fruit de la collaboration entre Miles et le producteur Teo Macero, dont le nouveau langage musical non-instrumentiste influencera lui-même des générations de musiciens électroniques et rap, fruit aussi de la découverte qu’a faite Miles peu auparavant des musiciens noirs américains de rock et de soul, en première ligne desquels Jimi Hendrix, Bitches Brew est une vraie révolution.