Les Anglo-Saxons avaient leur roi du big beat (entendez brassage entre rock et techno) avec Chemical Brothers et Prodigy ; on peut désormais répondre, la tête haute, avec l’atypique Marc Em. Révélé par les Transmusicales de Rennes en 1997, ce génial transgresseur de sons ou empêcheur de tourner en boucle (en rond) a su faire du bricolage technologique un art de jouer. Marc attaque la norme dans un mélange de samples nourris à l’hétérogène, de rock déformé à la sauce binaire et d’électro-dub arrangé à l’instinct. Musique « Hybrid » en bref, comme le titre de son tout premier album (salué unanimement par la critique) qui affiche les prétentions d’une chanson rock à la française sur la voie (royale) du troisième millénaire. A l’écoute ou à la scène, la rencontre de cet Elephant Man musical est, à la fois, singulière et enrichissante. Accompagné par trois musiciens, batteur, percussionniste et guitariste, l’olibrius gère ses machines et donne des concerts où se mèlent dialogues et bruits étranges. Sans compromis et sans aucun doute, on Em, donc vous aimerez.
Les Nantais d’Orange Blossom donnent dans l’ancestral pour mieux retrouver l’actuel avec un mélange de violons arabisants et percussions tribales qui donnent joie et tournis. Et le groupe peut se targuer d’avoir su réunir les amateurs d’indus, d’ethnique, de trad, de pop ou d’électro car jamais le mot « métissage » n’a été si exactement incarné (Bourges et Rennes ont pu récemment le constater). Le brassage des styles et cultures fait ici merveille transcendant les genres et les influences pour explorer une piste jusqu’ici déserte en France. Ils copinent forcément avec Asian Dub Foundation ou Transglobal Underground et font de chaque concert une machine à mirages. On reste sous le chârme.
Jouer sur le pitch de la console c’est comme rester maître du rythme, ce que Pitch-8 réalise à l’envie. Connu dans la région Rhône-Alpes pour son engagement au sein de Phonic, l’habile bonhomme mixe, sans concession aucune, trip-hop, jungle ou életcro hypnotique avec un talent certain. Il est, pour l’occasion, notre Warm Up de luxe.
Parfait pour finir la soirée en hypnose. DJ Sebastopol est l’un des créateurs de Phonic et joue dans un registre beaucoup plus minimal une partition électronique d’une remarquable subtilité sonore. On ira tous au paradis ou sur un dancefloor (car, paraît-il, God is a DJ).